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Emak-Bakia Date: Tuesday 07 December, 2004
Sommaire:
1926 Cinépoéme de Man Ray
Contenu:















Réalisation: Man Ray
Distribution: Rose Wheeler, Kiki de Montparnasse, Jacques Rigaut
Durée: 7 min; NB, muet avec accompagnement musical
Lieux de tournage : Biarritz, Paris
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Emak Bakia est une oeuvre transitoire et de construction hybride, entre la provocation dadaïste du Retour à la Raison et l'univers ouvertement onirique de L'Etoile de mer.
De l'aveu de son auteur, Emak Bakia a été conçu suivant les principes surréalistes: automatisme, improvisation, irrationalité, séquences psychologiques et oniriques, absence de logique et mépris pour la dramaturgie. Pourtant le film laisse de glace les amis de Breton lors de sa première présentation au Vieux Colombier.

Comme s'il voulait suivre les pas de son voisin Atget, de la rue Campagne-Première, il déclare : "J'aime beaucoup partir à l'aventure avec un appareil de prises de vues. Il y a du nouveau, toujours, partout. Il suffit de regarder autour de soi."
C'est sans doute dans cet état d'esprit qu'il tourne Emak Bakia : "Je n'avais pas de scénario. Tout serait improvisé". Ce n'est donc pas le scénario préalable qui détermine le choix des scènes à tourner, mais le caprice, le hasard, les circonstances... Au final : "un pot-pourri de séquences", dont le caractère disparate est à peine effacé par le montage, même si celui-ci est présenté comme "une sorte de progression par contrastes".

Le film de Man Ray est entièrement structuré par la question du regard et du voir.
Il débute par l'image de l'artiste visant dans l'oeilleton de la caméra. Par effet de miroir, l'image procède d'une double lecture : autoportrait certes mais retournement du dispositif de vision. Cet oeil, déjà présent sur des photos et des objets de Man Ray (Objet indestructible - 1923), revient au cours du film en guise de transition, entre séquences abstraites et séquences narratives.
L'oeil s'ouvre en surimpression sur la calandre de l'automobile, troisième oeil clignat des paupières, comme éberlué par le spectacle qui vient de s'offrir.
Man Ray enchaîne avec deux mouvements de caméra de travelling avant : le premier vers l'oeil mécanique de l'automobile, le deuxième sur le visage au regard masqué de Rose Wheeler.
Au delà de le représentation de l'organe, le regard est appréhendé de manière récurrente. D'abord mécanique, il apparaît ensuite sous les traits de visages féminins que notre présence arrache au sommeil. Chacun s'adresse par un regard qui tantôt sourit tantôt fait la moue, à la caméra qui le regarde.
Man Ray signifie ainsi le passage permanent du monde réel au domaine de l'imaginaire, et donne une deuxième raison de l'extravagance visuelle qu'il vient de proposer.
Dans le plan final, Kiki réitérera le mouvement des autres actrices, pour immédiatement repartir dans les limbes des songes et ne laisser que l'apparence d'un faux regards dessiné sur ces paupières.

Extraits de Man Ray, directeur du mauvais movies, Jean-Michel Bouhours (Editions du Centre Georges Pompidou, 1997)
 
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