Man Ray et le surréalisme au musée de la banque à Hyères

Le maître du surréalisme Man Ray est à l’honneur au musée de La Banque à Hyères. L’occasion se plonger dans ses clichés les plus connus.

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Fabrice Michelier Publié le 08/07/2023 à 14:00, mis à jour le 08/07/2023 à 14:00
Man Ray et son œil à Hyères. Photos Luc Boutria

"Le Violon d’Ingre", "Les Larmes", "Le Baiser". Sans le savoir (ou pas), vous avez déjà vu ces clichés. Ils sont l’œuvre de Man Ray et seront exposés au musée de la Banque à Hyères, dès ce samedi et jusqu’au 19 novembre. Une exposition unique, labellisée "d’intérêt national" avec des pièces venues du centre Pompidou, du musée Paul Éluard ou encore de collections privées.

Chantre du surréalisme

Man Ray est considéré comme l’un des plus grands photographes du XXe siècle. Né à Philadelphie à la fin du XIXe, c’est en France qu’il trouve sa voie. Peintre de vocation, il peine à vendre ses toiles à Paris. Et c’est un peu par défaut qu’il se tourne vers la photographie. Avec réussite. "Il a toujours été fidèle au surréalisme, même s’il a su imposer son propre style. C’est un mouvement qui domine l’Histoire de l’art à cette période", assure Franck Mei, directeur du musée hyérois.

Man Ray cultive également une relation particulière avec la Cité des Palmiers, lui qui était très proche du vicomte Charles de Noailles et de son épouse Marie-Laure. Une partie de l’exposition est d’ailleurs consacrée à cette époque où les soirées s’articulaient autour de bals futuristes.

Une technique particulière

À la demande du couple, Man Ray avait d’ailleurs réalisé un film sur la villa, "Le Château du Dé", qui sera diffusé en boucle dans les travées de La Banque. Tellement surréaliste, que même le couple trouvait cela trop excentrique…

Dans ses œuvres, Man Ray a su également développer des techniques bien particulières qui rendent ses photos uniques. "Notamment la solarisation. C’est le cas pour ‘‘Dora Maar’’", précise l’un des commissaires de l’exposition Pierre-Yves Butsbach.

Il poursuit: "C’est un procédé chimique lors du développement qui se fait soit sur le positif soit sur le négatif. Il suffit d’allumer la lumière pendant le développement durant quelques secondes et une découpe s’opère entre ce qui est clair et sombre. Il l’a utilisé sur le développement du négatif car il voulait des choses très marquées."

Précurseur de cette technique, Man Ray y a ajouté une dose de storytelling arguant "qu’une souris était passée entre les jambes de sa compagne et photographe Lee Miller lorsqu’ils développaient des photos. Ayant eu peur, cette dernière aurait allumé, ce qui aurait donné ce style", raconte le commissaire. L’auteur du "Violon d’Ingres" a également mis au point la rayographie (comme pour "Le Baiser"). "C’est une photographie sans appareil, il faut déposer un objet sur une surface photosensible dans le noir. Il faut ensuite allumer quelques instants et tout ce qui est exposé devient noir. Il a ainsi beaucoup joué avec des semi-transparences, avec du verre, du carton, du coton… Et cela fait des œuvres uniques", révèle Pierre-Yves Butsbach. L’exposition "Man Ray le beau temps" s’inscrit comme "un moment fort de l’année culturelle. C’est seulement la troisième exposition de la région à être labellisée d’intérêt national, la seule du Var", se félicite Jean-Pierre Giran, maire d’Hyères.

> "Man Ray, le beau temps". Du samedi 8 juillet au dimanche 19 novembre.

De juillet à août: du mardi au vendredi de 10h à 13h et de 15h à 19h, samedi de 15h à 19h, dimanche de 10h à 13h.

De septembre à juin: mardi, jeudi, vendredi, dimanche de 14h à 18h, mercredi et samedi de 10h à 13h et de 14h à 18h.

> Samedi 8 juillet, visites guidées avec les commissaires. Réservation sur le site de la mairie.

Tarifs: 7 euros, réduit 4 euros.

Rens. www.hyeres.fr/la-banque-musee

Le maître du surréalisme Man Ray est à l’honneur au musée de La Banque à Hyères. L’occasion se plonger dans ses clichés les plus connus. Photo LB.

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